mardi 28 décembre 2010
VOLLEY - 1/2 FINALE COUPE DU MALI
dimanche 26 décembre 2010
KELEYA - VISITE DE M.LISSBERG A MAFELENI
Evènement à Mafeleni
Ironie du sort, 20 jours après la grande fête de Keleya organisée pour fêter la visite du financeur du centre d’apprentissage professionnel de Keleya le danois M.Kastrup, je suis aujourd’hui convié à la célébration de la venue à Mafeleni de M.Lissberg –danois lui aussi-, sa femme et ses trois filles. M. Lissberg parraine 100 enfants dans le village, la fête promet d’être grande.
Vive la moto
L’heure d’ouverture des festivités est prévue à 8h30, je me lève ce matin à la même heure que mes hôtes -5 familles soit une trentaine de personnes-, celle du lever du jour. Depuis plusieurs dizaines de minutes déjà, j’entendais les femmes, debout avant tout le monde pour préparer le petit-déjeuner. Ce premier repas de la journée est important pour les africains et ils ne le négligent pas : au menu, bouillie de mil, thé et pain.
N’ayant pas commandé de petit-déjeuner à Mme Touré qui me prépare repas et souper, je reste à la française –ou du moins à la blanche consommation- ingurgitant quelques biscuits et une ou deux oranges, Il est presque 8h30 et j’attends Louise –qui vit ici et qui est l’intermédiaire entre moi et toutes les personnes que je dois voir- en plongeant dans la guerre civile espagnole et l’histoire du plus grand torero rouge et jaune : el cordobes. Ou tu portera mon deuil… de Dominique Lapierre et Larry Collins est une merveille de reportage (merci Xav).
Les souvenirs de mon accident de moto survenu il y a maintenant presque 10 ans ressurgissent quand Louise revient de sa course et qu’elle me dit que l’on est en retard, que l’on prend sa moto, que c’est elle qui conduit et que je connais les 40 kilomètres de piste qui nous séparent de Mafeleni. Rien de macho dans tout cela, comme certains le savent, depuis cet accident passé –pas de casse mais une énorme frayeur m’ayant gravé des images et un chaotique « boom »-, être passager dans quelque véhicule que ce soit, me rend nerveux….Peu importe, je m’accroche bien au porte-bagages et en voiture Simone ! –ou plutôt en moto Louise !–
La piste possède l’avantage d’être à peu près l’inverse de la circulation de celle de Bamako : nous croisons peu de véhicules et quelques piétons, bicyclettes, ânes, chèvres ou vaches. Le paysage est magnifique et sans compter le bleu du ciel je crois voir les couleurs du drapeau malien : du vert avec les arbres, du jaune avec la sécheresse des herbes et du rouge avec la terre de la piste. C’est beau mais malheureusement je ne peux libérer mon esprit de cette satanée peur.
Un accueil africain
Arrivés au village de Yerefounela, à 13 kilomètres de Keleya, nous sommes surpris par la présence de la population au bord du chemin brandissant dans un élan de fraternité des petits drapeaux danois et maliens. Louise arrête la moto au début des deux files d'allégresse et nous saluons les personnes importantes du village. Nous repartons, et, traversons cette véritable haie d'honneur, je me demande si les enfants ne me prennent pas pour l'invité du jour tant l'euphorie est grande... A souligné quand même que les jours "normaux", le coup de Klaxon d'un blanc et un coucou de la main dessinent des dizaines de sourires.
Je conclus de cette présence que la famille danoise tant attendue n'est pas encore passée et j'imagine leur surprise à la vue de cette ribambelle de drapeaux... Nous, nous ne sommes pas en retard.
L’accueil sera le même dans les quatre autres villages (Ouroun, N’ténkéléni, Tienko, Syentoula) traversés par la piste. Louise s’arrête à quelques décamètres de Malaféni, motif : enlèvement de la couche extérieure de vêtements préservant la seconde de la poussière, elle enlève donc les chaussettes, le pagne sale et le blouson. Moi je n’ai pas prévu de couche de protection et 40 kilomètres de piste ont teint le noir de mon pantalon à une sorte de bordeau. Nous traversons la désormais traditionnelle haie d’honneur verte, jaune, rouge et blanche, saluons les organisateurs et personnalités de Mafeleni et attendons l’arrivée des 4x4 de born fonden.Place à la fête
Une heure après notre arrivée -il est 10h30-, je comprends que l’attente semble toucher à sa fin par une soudaine agitation générale. Djembés, buruw, kusubaw (marraquèches) –en bambara le pluriel est marqué par le « w »- réchauffent l’assemblée et la danse anime la symphonie de couleurs que dessinent les tissus des pagnes. Je me dirige en tête de file et trouve là la famille Lissberg, le directeur national de born fonden –pour plus d’infos sur cette ONG : -, le Maire de Syentoula, le Maire de Ouroun et deux traducteurs anglais-français –ou bambara- faisant leur entrée au village. L’émotion est intense et la famille danoise est, dans une sorte de joyeuse cacophonie, en train d’entamer une journée inoubliable.
Une fois les quelques 200 mètres de bienvenue parcourus –en une vingtaine de minutes-, les « officiels » prennent place dans la « tribune officielle » et M.Bakary Coulibaly, instituteur à Keleya et animateur de toutes les animations locales annonce le programme du jour –en lisant bien évidemment le programme avec les heures initialement prévues-, il est 11 heures et voici le programme tel quel :
- 08h00 - 08h45 : « Mise en place terminée » ;
- 08h45 – 09h30 : « Accueil des hôtes » (invités ?) ;
- 09h30 – 09h40 : « Chants de trompette à l’honneur des hôtes » ;
- 09h40 – 09h45 : « Mots de bienvenue du chef de village » ;
- 09h45 – 10h00 : « Présentation des visiteurs par le directeur national » ;
- 10h00 – 10h30 : « Mots de bienvenue aux hôtes suivi de la remise du diplôme de reconnaissance, remise des cadeaux et Ciwara d’excellence » ;
- 10h30 – 10h35 : « Mots des enfants du parrainage collectif » ;
- 10h35 – 10h45 : « Mots de l’honorable parrain » ;
- 10h45 – 11h00 : « Danse communautaire » ;
- 11h00 – 11h30 : « Brassage culturel » ;
- 11h30 – 12h00 : « Démonstration des jeux sur la santé, l’éducation et l’intégration » ;
- 12h00 – 14h00 : « Restauration et pause » (oui, en gras) ;
- 14h00 – 15h00 : « Visite dans trois familles par des visiteurs » ;
- Fin de la journée
Fin de la journée
13h30, nous prenons le repas avec les organisateurs, saluons mes bienfaisants frères européens et reprenons la route. Le match retour est beaucoup plus tranquille que l’aller et une pause dans chaque village m’offre de courts répits terminés d'un « Mathieu, on y va » qui me rappelle au siège passager de la yamaha…