mercredi 4 août 2010

" +22376048970 " décrocher ?

Mercredi 4 août 2010

Bien sûr que je décroche...au bout du fil Issiaka Haidara, responsable des actions de l'association "Dounia-secours à l'enfance" (http://www.travail-de-rue.net) en direct du Mali ! Il me dit qu'il a bien reçu mon mail concernant la description de mes travaux envisagés à Bamako, qu'il est très content de mon projet. Il n'a pas beaucoup de crédit pour discuter mais m'affirme que nous devons rentrer en relation par internet et par téléphone pour voir dans quelles mesures nous pourrions travailler ensemble...Quelle bonne nouvelle ! La communication s'arrête là et j'en retiens notamment une phrase : "une chose Mathieu : sache que tu sera le bienvenu !"

Affaire à suivre, j'attends son prochain mail...


Jeudi 5 août 2010

Le voici :
"Bonjour Mathieu!
Juste pour te dire que tu es le bienvenu dans la structure Dounia dans le
cadre des échanges d'idées pour les capacités de renforcements pour
l'amélioration des conditions des enfants.
Merci de me trouver au téléphone à17 heures ce jour quand il fait 19heures à
Paris
Merci pour ta bonne compréhension
Issiaka"

Malheureusement je n'étais pas disponible ce soir, nous n'avons pas pût parler aujourd'hui, nous nous contacterons la semaine prochaine.


mardi 3 août 2010

Changement d'orientation.

Hier nous avions rendez-vous avec Vincent pour parler du projet. Durant cette discussion, un problème assez important fit surface : les droits à l'image des enfants. Étant donné que ces enfants sont mineurs et orphelins, leur tuteur légal semble être l'État Malien.
Pour l'instant, le gouvernement ne souhaite pas ébruiter ce phénomène étant donné qu'il est l'unique entité capable de solutionner les choses. Explication : la plupart de ces enfants ont fugué d'écoles coraniques non officielles où ils y étaient maltraités; à l'heure qu'il est, le gouvernement n'imagine pas attaquer la religion en fermant ces écoles. Des ONG font du lobbying dans le but de convaincre les autorités de résoudre le problème à sa source. Il me serait par conséquent très difficile de convaincre l'État de me signer une autorisation, y aller sans serait peut-être un peu risqué.

Au fil de la discussion, nous sommes arrivés à des interrogations très intéressantes : Pourquoi ne pas faire des enfants les acteurs de mon reportage? Pourquoi ne pas montrer leur Afrique, leur quotidien à travers leur propre regard? Pourquoi ne pas donner une image non-misérabiliste de leur situation? Voici l'idée qui en découla :
Je formerai les enfants aux quelques notions photographiques que je juge assez facilement compréhensibles (cadrage, composition d'image..), puis chacun à leur tour ils passeront une journée avec un appareil jetable (je dois trouver un petit stock à emmener avec moi) et prendront en photo ce que représente pour eux leur quotidien. Ils seront limités à 24 déclenchements et devront m'expliquer "pourquoi cette photo?", la réponse sera mémorisé dans mon enregistreur vocal.
Vincent m'a également parlé d'un intervenant théâtre qui serait fortement intéressé par un projet tel que celui-ci. Je le contacterai ces prochains jours pour voir dans quelles mesures nous pourrions travailler ensemble.

Un projet similaire avait été réalisé par Zana Briski avec des enfants de Calcutta : http://www.dailymotion.com/video/x8e5sx_camera-kids-ba-vost-fr_shortfilms

En parallèle à cela, je réaliserai un reportage sur un thème que je trouverai sur place. Pour l'instant l'idée qui m'interpelle le plus est de partager le quotidien de ces africaines et africains qui se battent au jour le jour pour gagner leur vie. Cette rage peut-être à la fois photogénique et porteuse d'un certain message : le peuple africain n'attend pas les bras croisés mais se bat pour sa situation.