vendredi 21 octobre 2011

L'HEURE DU BILAN

Me revoilà !

Après une année d'Afrique, l'heure du bilan est arrivée...

Commençons par le commencement : les 6 premiers mois (novembre 2010 - avril 2011)
Le projet "Paroles de Rue" initialement dénommé "Demissiniou Boron Koro" s'est bien déroulé et nous (Dounia secours à l'enfance, APJEC -Association pour la Promotion des Jeunes et Enfants Communicateurs- et moi-même) sommes parvenus à nos fins : une exposition des clichés des enfants en situation difficile a eu lieu à l'Institut Français de Bamako du 29 mars au 10 avril 2011 (http://enfantsdumali.blogspot.com/2011/03/jour-j.html). Les enfants ont eu la parole et de grands responsables (cf lien ci-dessus) ont eu l'opportunité de l'entendre, cette parole... Je ne rentrerai pas dans les détails des 5 mois de travail concernant les démarches que nous avons pu faire pour concrétiser le projet. Un de mes amis (membre de l'APJEC donc rencontré pendant cette période) a eu la gentillesse de venir avec une caméra et d'immortaliser ce jour J. Nous avons donc par la suite pu monter une petite vidéo d'une vingtaine de minutes dans laquelle la parole est donnée aux différents protagonistes de l'aventure : un beau souvenir ! Merci Soumi ! Celles et ceux qui sont éventuellement intéressés pour avoir ce petit reportage peuvent me contacter par mail : mathieuchessel.photographie@gmail.com.

Pendant et par la suite de cette action, j'ai noué beaucoup de contacts avec différentes personnes oeuvrant dans différents domaines et de nombreuses idées sont venues se greffer aux miennes. C'est ainsi que Mandé Records Productions (agence de communication audiovisuelle) a gracieusement mit à notre disposition son studio d'enregistrement. Studio dans lequel nous avons pu enregistrer un single "Kononi Kasikan" (le cri des oiseaux) du groupe Binisini. Binisini, c'est un groupe de musique formé par des "ex" enfants des rues qui ont entre 16 et 20 ans, encadré par "Pékin", un animateur de Dounia, lui aussi issu de la Rue. La musique est un lien très fort entre cet animateur et ces jeunes (notamment "DjaDjé" le jeune choriste (joueur de chora, la guitare traditionnelle), pour qui Pékin est tel un grand frère). Faute de local, cette petite équipe se retrouve plusieurs fois par semaine dans les locaux de Dounia et égaille la cour intérieure du bâtiment par leur mélodies traditionnelle et une voie hors norme promise (avec un peu d'aide) à un bel avenir musical. Je souhaiterai vraiment parvenir à faire entendre cette voie au monde, mon principal projet est donc celui-ci : enregistrer le premier album de Binisini.

De nouvelles perspectives professionnelles.

Car dans la vie, on ne peut pas vivre uniquement de projets caritatifs !... Et il faut bien sûr travailler pour manger...
Me voici donc, depuis plusieurs mois maintenant en relation avec Mandé Records Productions, agence pour laquelle je commence par faire quelques travaux d'infographie destinés à des marchés de communication. Je fais mes preuves et au fil des travaux me rapproche lentement mais surement d'un poste au sein de cette entreprise...

Sur ce, je rentre un mois (juillet) au bercail, recharger les batteries, faire quelques allers-retours entre Saint-Etienne, Grenoble et Evian rendant visite à famille et amis, taquiner un peu le déclencheur de mon compagnon l'appareil, marier la soeur, boire quelques bières, manger quelques merguez et profiter des "chaudes" et tardives lueurs estivales... Un p'ti coup de France quoi !

Août, retour à Bamako, retour dans les affaires et surtout retour en plein mois de ramadan, le plus calme de l'année chez nos frères musulmans... Doucement, on remet la machine en route, on se réaclimate au rythme et au climat et voilà que Master Soumy (jeune rappeur engagé et détenteur du titre du meilleur rappeur de l'année 2009 - http://www.youtube.com/watch?v=tqu8WZuy5Ag - http://www.youtube.com/watch?v=7QekXZmmAYM&feature=related -http://www.youtube.com/watch?v=0XSeMOEJIdY&feature=related -) me contacte pour faire les photos de son prochain album. Je lui fait ses photos et ressort de là avec le marché de son prochain clip "Mademoiselle 40 ans" dans lequel il s'attaque aux femmes, la quarantaine ou plus, pas mariées et toujours aussi frivoles qu'à l'heure de leurs 20 ans!... Étant donné que cette "demoiselle"est quelque peu universelle, nous avons dût, moi et mon compère Jo, jouer les acteurs... Quelques journées de tournage et quelques semaines de montage plus tard, la vidéo est prête : Master Soumy - Mademoiselle 40 ans. Début donc d'une très intéressante collaboration.

Aujourd'hui me voilà tous les jours à Mandé comme on appelle notre très jeune agence , avec le pote The Whizz - http://www.youtube.com/watch?v=WzFXBN_raKo - qui gère lui le studio musical, Aïcha, Fifi, Seydou, Banou et Papi. Moi je m'occupe du studio "image" en travaillant sur des projets autour de la photo, de l'infographie ou de la vidéo.
Alors dorénavant et jusqu'à nouvel ordre, pour suivre mes aventures maliennes ça se passe ici :http://www.facebook.com/pages/Mandé-Records-Productions/175823249169290?sk=wall , page dont je suis l'administrateur.
Aller une petite photo du travail (prise par le nouveau coloc français, Benoît):


À part ça, ça va.


Le blog

Je suis tout d'abord très content de cette première expérience "bloggeuse", car c'est un travail et je suis satisfait quant à sa fréquentation : les statistiques ci-dessous parleront à ma place. Au bout d'un certain temps, le temps manque et les sujets ne sont plus aussi nombreux ; signe de routine ?... C'est pourquoi depuis quelques mois (5), je n'y travaille plus. Je n'y travaillerai plus encore pendant un certain temps mais j'y reviendrai...



Un grand merci à toutes celles et ceux qui ont suivi tout ça avec intérêt et avec qui j'ai pu échanger et partager, ça fait bien plaisir !

Merci, à bientôt, bon vent à vous !

lundi 16 mai 2011

BAMAKO - CONCERT TIKEN JAH FAKOLY

Samedi 7 mai 2011

Ce soir tout Bamako a rendez-vous au Stade Modibo Keita pour faire la fête. Cette invitation c'est Tiken, "le grand frère" comme ils l'appellent ici, qui l'a envoyée. Le représentant de la jeunesse africaine est en effet de passage dans la capitale malienne (où il y possède son domicile principal et son club reggae "Radio Libre") et il profite de l'occasion pour fêter la paix en Côte d'Ivoire : "(...) c'est le premier pas dans la grande chaîne de réconciliation de mon pays (...)" disait-il hier après-midi aux caméras d'Africable venues l'interroger sur l'événement.

Ce soir le "koro" se fera un peu attendre mais peu importe, le stade devient hystérique quand à la fin de la première partie il aperçoit LA coccinelle verte-jaune-rouge arriver sur la pelouse et se garer derrière la scène. La suite, ce sont deux heures de concert non-stop, des musiciens excellents, de belles choristes aux voix chaleureuses, un public aux anges et un grand frère toujours aussi engagé...

Pour conclure, j'invite à une pensée à la Côte d'Ivoire et à ses ivoiriens aujourd'hui libres et en paix.



























mardi 26 avril 2011

PÂQUES À BAMAKO

Samedi 23 avril

Ce soir j'ai rendez-vous à 21h dans une des églises du quartier de Badalabougou à Bamako pour fêter cette 1978ème veillée pascale (selon l'âge du Christ à sa mort). Une amie chrétienne, Rose, membre du comité paroissial chargé d'organiser les rendez-vous hebdomadaires des fidèles du quartier, m'avait invité à cet évènement, très important dans la religion catholique puisqu'il s'agit de la résurrection du Prophète Jésus.


Programme.


Une Église à ciel ouvert

Première surprise en arrivant, l'Église. Il est vrai que depuis mon arrivée j'ai toujours croisé des chrétiens mais jamais je n'ai vu (hormis la Cathédrale) leurs lieux de culte tels qu'ils sont matérialisés dans nos villages. Je pénètre dans une grande cour et gare la moto près de l'entrée. Sous les arbres, parasols des cérémonies du dimanche matin, des rangs de bancs métalliques sont disposés à la manière de ceux en bois composant nos saintes allées, dossier en moins. Le choeur, devant lequel on montre son profond respect en effectuant une révérence avant et après avoir foulé les trois marches qui le séparent du parterre des fidèles, est composé d'un hôtel entouré de deux pupitres et protégé des intempéries par une tôle en légère pente. Quelques néons éclairent l'assemblée, l'orchestre et la chorale vêtus du même tissu bleu et blanc sont disposés à la droite du choeur. Les lieux se remplissent, on cause, on s'installe, les lumières s'éteignent, place à la fête...




Une joyeuse messe

Le cierge Pascal est allumé et le personnel de messe (enfants de choeur) répand la flamme sacrée dans les rangées. Bientôt la seule lueur de tous ces cierges éclaire les arbres et les visages, le Grand Pascal est porté en triomphe par le prêtre au fil de l'allée centrale jusqu'à son emplacement situé dans le choeur, à gauche de l'Autel. La célébration commence.
Concernant le déroulement de la Messe, Rose m'avait prévenu : "tu ne t'ennuieras pas !". Au fil de l'avancée du programme, on lit, on chante, bambara, français, on tape des mains, on se lève, on s'assoie, on se relève, on écoute, on rie... Rose avait raison.



Des dizaines de cierges avaient été vendus pour éclairer la nuit de cette veillée Pascale 2011.





La chorale


Baptêmes

Quelques instants avant la cérémonie, un jeune étudiant m'ayant vu avec l'appareil photo sur les genoux était venu me demander mes bons services : aujourd'hui c'est le jour de son baptême et le photographe qui devait venir immortaliser ces instants solennels n'est pas présent. Eric me demande donc de le remplacer (pas lui hein, le photographe...). J'accepte et nous échangeons nos contacts afin que je puisse lui remettre les clichés dans les jours à venir. Il me remercie et retourne sur le banc des baptisés.
Au moment t j'ai du mal à m'approcher de la scène car il est interdit de monter sur le Sacré Choeur. D'autres photographes sont là aussi et il me faut trouver une petite place pour me mettre dans les meilleures conditions possibles (ça rappelle un peu les bagarres de photographes devant un monsieur coupant un ruban à trois couleurs...). Malheureusement je ne suis pas satisfait du travail. Éric aura néanmoins quelques souvenirs de son entrée dans la communauté chrétienne...


Baptême d'Eric.


Communion.

jeudi 14 avril 2011

POINT EN NOIR ET BLANC

Voilà bientôt six mois que mon aventure africaine a commencé. Six mois c'était initialement la durée délimitée par les deux dates imprimées sur mon billet d'avion... Les choses font que, histoire de décision personnelle, la deuxième de ces deux dates devra être remplacée. "ces choses" ce sont celles auxquelles je ne peux tourner le dos : celles qui font que mon projet demande à prendre de nouveaux horizons...
Afin de décrire au mieux possible ces horizons, je m'expliquerai dans un post à part.

Pour l'instant, je viens juste faire un petit point de mon travail photographique personnel. À l'origine je ne voulais pas montrer l'Afrique en noir et blanc mais étant donné que je fais essentiellement du portrait, je trouve cette bichromie beaucoup plus parlante.




Aveuglante télévision



C'est écrit



Haute couture homme, femme... enfant ?



Instinctif partage



Joyeuse troupe




L'astre de rêve



L'enfant aime la liberté, il en est la première victime (proverbe bambara)



La nuit de sa peau



Place animale



Soif d'Afrique

vendredi 8 avril 2011

PÉTANQUE À BAMAKO

Mercredi 2 février








Ces derniers temps j'ai un peu mis l'appareil photo de côté, me concentrant pleinement à l'organisation de l'exposition photo. Je reviens cependant sur ce mercredi 2 février, jour où j'ai effectué ce reportage sur un groupe d'amoureux de la petite boule d'acier ayant comme capitale un certain village de la Loire (42): Saint-Bonnet-le-Château. Un ami journaliste -http://fabienoffner.wordpress.com- me fit part de son besoin de photos pour illustrer son papier paru dans le n°24 du magazine boulisme (avril-mai-juin 2011).

Tous les jours, du lundi au dimanche- une quinzaine d'hommes se retrouvent au petit soir dans le parc du Palais de la culture à Bamako. Leur passion commune, la pétanque. Ce loisir, très peu pratiqué ici (à ma connaissance, il existe seulement deux groupes comme celui-ci -compris- à Bamako) fût apporté par les colons français.

Une odeur de Méditerranée flotte donc en cet fin d'après-midi de début février dans le parc. Au fil des minutes, on arrive petit à petit au rendez-vous quotidien, suivant l'heure de débauche de chacun et la circulation ultra-dense à cette heure de la journée. La suite la voici racontée en images :



La partie de boule commence en général vers 16h30-17h.


Comme à Marseille, qui dit pétanque dit...
(non, pas pastis...)


La sacoche malienne : un vieux sac de riz de l'oncle Sam.


Gestuelle malienne.


Quand on ne joue pas, on regarde... et on chambre !


Un "curieux" vendeur de télécommandes passait justement par là...


Pas besoin de mètre, les arbres du parc donnent l'instrument de mesure.


Bientôt l'heure de la prière.


A l'heure de la prière, on pose les boules.


Après la prière, on mange.


Les membres de l'amicale bouliste de Bamako.

mercredi 30 mars 2011

JOUR J

Mardi 29 mars

On y est! Après doutes, interrogations et hésitations, l'heure est à la concrétisation de six mois de travail. Aujourd'hui à Bamako, ce projet sera très certainement présenté en France dans les mois à venir.

Le premier volet de Paroles de rue va donc être officiellement inauguré dans quelques heures dans la jolie salle du restaurant Le patio du CCF. Ce premier volet c'est une exposition photo de photos prises par les enfants en situation difficile de Bamako auxquels l'association Dounia apporte son soutien. But de l'opération : leur donner la parole par l'image.


Une journée de préparation

L'entrée du Centre Culturel Français


C'est à 9 heures ce matin que débute cette journée du 29 mars 2011. Tous les partis responsables du projet sont là : Dounia secours à l'enfance, l'APJEC (Association pour la Promotion des Jeunes et Enfants Communicateurs) et moi-même. L'accrochage se déroule dans une bonne ambiance: on se consulte, on s'interroge, on propose et on met la main à la patte. Le résultat est satisfaisant, les clients vont bientôt arriver pour déjeuner, il est l'heure de leur laisser la place. Direction la maison pour quelques instants de repos avant la dernière ligne droite.




16 heures, derniers réglages : coups de pinceau, coups de lave-vitre... Les employés du restaurant libèrent l'espace en vidant la pièce de son mobilier, les enfants arrivent accompagnés des éducateurs, ils enfilent les tee-shirt et répètent une dernière fois leur petit spectacle guitare traditionnelle/danse. La tension monte.






Inauguration officielle

Petit à petit, amis et officiels investissent les lieux et c'est à la tombée de la nuit vers 18h30 que nous décidons de lancer les festivités. Après une présentation orale du projet, nous faisons le tour de l'exposition avec les officiels. Le fond sonore est un mélange entre la résonance des cordes des guitares traditionnelles et un brouhaha général, les serveurs proposent une petite restauration aux invités, l'ambiance est bonne.

Présentation du projet à l'assemblée


Présentation des clichés à M. l'Ambassadeur




Un bilan positif

La grande satisfaction de cette inauguration réside dans la présence de nombreux invités attendus (Ambassadeur de France, UNICEF, ENDA Tiers-Monde, association Sinjiya-ton Mali, Direction Nationale de la Promotion de l'Enfant et de la Famille, Association des Jeunes et Enfants Travailleurs, Groupe de Réflexion sur les Droits des Enfants (GRDE), Parlement national des enfants...). Le message a été transmis, l'opération est réussie.

La prochaine étape de Paroles de rue est l'organisation d'un grand concert dont les bénéfices iront à l'ouverture (prévue pour septembre) d'une école de photo journalisme ; un volet musique pourrait également voir le jour dans les mois à venir.

À signaler par conséquent que nous sommes toujours à la recherche de partenaires.


PS : Merci à MaliMelody et à Papus pour les photos.