mardi 26 avril 2011

PÂQUES À BAMAKO

Samedi 23 avril

Ce soir j'ai rendez-vous à 21h dans une des églises du quartier de Badalabougou à Bamako pour fêter cette 1978ème veillée pascale (selon l'âge du Christ à sa mort). Une amie chrétienne, Rose, membre du comité paroissial chargé d'organiser les rendez-vous hebdomadaires des fidèles du quartier, m'avait invité à cet évènement, très important dans la religion catholique puisqu'il s'agit de la résurrection du Prophète Jésus.


Programme.


Une Église à ciel ouvert

Première surprise en arrivant, l'Église. Il est vrai que depuis mon arrivée j'ai toujours croisé des chrétiens mais jamais je n'ai vu (hormis la Cathédrale) leurs lieux de culte tels qu'ils sont matérialisés dans nos villages. Je pénètre dans une grande cour et gare la moto près de l'entrée. Sous les arbres, parasols des cérémonies du dimanche matin, des rangs de bancs métalliques sont disposés à la manière de ceux en bois composant nos saintes allées, dossier en moins. Le choeur, devant lequel on montre son profond respect en effectuant une révérence avant et après avoir foulé les trois marches qui le séparent du parterre des fidèles, est composé d'un hôtel entouré de deux pupitres et protégé des intempéries par une tôle en légère pente. Quelques néons éclairent l'assemblée, l'orchestre et la chorale vêtus du même tissu bleu et blanc sont disposés à la droite du choeur. Les lieux se remplissent, on cause, on s'installe, les lumières s'éteignent, place à la fête...




Une joyeuse messe

Le cierge Pascal est allumé et le personnel de messe (enfants de choeur) répand la flamme sacrée dans les rangées. Bientôt la seule lueur de tous ces cierges éclaire les arbres et les visages, le Grand Pascal est porté en triomphe par le prêtre au fil de l'allée centrale jusqu'à son emplacement situé dans le choeur, à gauche de l'Autel. La célébration commence.
Concernant le déroulement de la Messe, Rose m'avait prévenu : "tu ne t'ennuieras pas !". Au fil de l'avancée du programme, on lit, on chante, bambara, français, on tape des mains, on se lève, on s'assoie, on se relève, on écoute, on rie... Rose avait raison.



Des dizaines de cierges avaient été vendus pour éclairer la nuit de cette veillée Pascale 2011.





La chorale


Baptêmes

Quelques instants avant la cérémonie, un jeune étudiant m'ayant vu avec l'appareil photo sur les genoux était venu me demander mes bons services : aujourd'hui c'est le jour de son baptême et le photographe qui devait venir immortaliser ces instants solennels n'est pas présent. Eric me demande donc de le remplacer (pas lui hein, le photographe...). J'accepte et nous échangeons nos contacts afin que je puisse lui remettre les clichés dans les jours à venir. Il me remercie et retourne sur le banc des baptisés.
Au moment t j'ai du mal à m'approcher de la scène car il est interdit de monter sur le Sacré Choeur. D'autres photographes sont là aussi et il me faut trouver une petite place pour me mettre dans les meilleures conditions possibles (ça rappelle un peu les bagarres de photographes devant un monsieur coupant un ruban à trois couleurs...). Malheureusement je ne suis pas satisfait du travail. Éric aura néanmoins quelques souvenirs de son entrée dans la communauté chrétienne...


Baptême d'Eric.


Communion.

jeudi 14 avril 2011

POINT EN NOIR ET BLANC

Voilà bientôt six mois que mon aventure africaine a commencé. Six mois c'était initialement la durée délimitée par les deux dates imprimées sur mon billet d'avion... Les choses font que, histoire de décision personnelle, la deuxième de ces deux dates devra être remplacée. "ces choses" ce sont celles auxquelles je ne peux tourner le dos : celles qui font que mon projet demande à prendre de nouveaux horizons...
Afin de décrire au mieux possible ces horizons, je m'expliquerai dans un post à part.

Pour l'instant, je viens juste faire un petit point de mon travail photographique personnel. À l'origine je ne voulais pas montrer l'Afrique en noir et blanc mais étant donné que je fais essentiellement du portrait, je trouve cette bichromie beaucoup plus parlante.




Aveuglante télévision



C'est écrit



Haute couture homme, femme... enfant ?



Instinctif partage



Joyeuse troupe




L'astre de rêve



L'enfant aime la liberté, il en est la première victime (proverbe bambara)



La nuit de sa peau



Place animale



Soif d'Afrique

vendredi 8 avril 2011

PÉTANQUE À BAMAKO

Mercredi 2 février








Ces derniers temps j'ai un peu mis l'appareil photo de côté, me concentrant pleinement à l'organisation de l'exposition photo. Je reviens cependant sur ce mercredi 2 février, jour où j'ai effectué ce reportage sur un groupe d'amoureux de la petite boule d'acier ayant comme capitale un certain village de la Loire (42): Saint-Bonnet-le-Château. Un ami journaliste -http://fabienoffner.wordpress.com- me fit part de son besoin de photos pour illustrer son papier paru dans le n°24 du magazine boulisme (avril-mai-juin 2011).

Tous les jours, du lundi au dimanche- une quinzaine d'hommes se retrouvent au petit soir dans le parc du Palais de la culture à Bamako. Leur passion commune, la pétanque. Ce loisir, très peu pratiqué ici (à ma connaissance, il existe seulement deux groupes comme celui-ci -compris- à Bamako) fût apporté par les colons français.

Une odeur de Méditerranée flotte donc en cet fin d'après-midi de début février dans le parc. Au fil des minutes, on arrive petit à petit au rendez-vous quotidien, suivant l'heure de débauche de chacun et la circulation ultra-dense à cette heure de la journée. La suite la voici racontée en images :



La partie de boule commence en général vers 16h30-17h.


Comme à Marseille, qui dit pétanque dit...
(non, pas pastis...)


La sacoche malienne : un vieux sac de riz de l'oncle Sam.


Gestuelle malienne.


Quand on ne joue pas, on regarde... et on chambre !


Un "curieux" vendeur de télécommandes passait justement par là...


Pas besoin de mètre, les arbres du parc donnent l'instrument de mesure.


Bientôt l'heure de la prière.


A l'heure de la prière, on pose les boules.


Après la prière, on mange.


Les membres de l'amicale bouliste de Bamako.