mercredi 27 octobre 2010

BIENVENUE AU MALI !

Mercredi 27 octobre 2010, 0:07

Le voyage s'est bien passé, installé entre une malienne et un compatriote du drapeau vert-jaune-rouge (les quelques paroles échangées avec eux me donnait donc une mise en bouche assez sympathique, au sens propre du terme bien sûr..). J'ai donc passé les 6h de ce vol Paris-Bamako tantôt à regarder un film dont je ne me rappelles plus le titre, tantôt à somnoler, masque Air France "anti lumière" (du genre "bah dis donc tu viens plus aux soirées" d'Omar et Fred) sur les yeux. La petite carte interactive sur laquelle avance notre avion à à peu près la vitesse d'un escargot me fait comprendre que je suis en train de passer à 11000 mètres au dessus de mon Andalousie chérie. Je tente de regarder par le hublot histoire de me rappeler mes arrivées à l'aéroport Pablo Ruiz Picasso de Malaga (car Picasso est né à Malaga) mais en vain (je suis tout simplement trop loin du cafuron -qui signifie en gaga stéphanois "petite fenêtre"-). Peu importe, je pense tout de même aux gens que j'ai connu là-bas et qui firent partie de mon quotidien il y a de ça maintenant 2 ans...
Ca y est ! Nous avons traversé la "Mare Nostrum" de Jules et nous voici officiellement en Afrique, ou du moins au dessus de celle-ci... Et ça, ça fait plaisir ! Je profites du Maroc et de la Mauritanie pour m'offrir un bout de Gorilles dans la brume avec la belle Sigourney Weaver puis pour me coller un dernier petit somme (le film est bien mais étant debout depuis 6h du mat et inactif, les paupières commencent à peser). Pendant la descente sur Bamako, grâce aux bons goûts musicaux d'Air France, je me cale le dernier album de Tiken Jah : African revolution. Une odeur du bain donc avant le contact physique...
20h30, atterrissage et voilà le ptit stephanoespanogroblois qui foule le territoire malien ! L'aéroport n'a rien à voir avec nos usines à gaz européennes (le Charles de Gaulle est quand même un bon gros labyrinthe...), ici pas de rolex de 5x4m nous aveuglant de tous ses diamants (des pubs quoi), pas d'étages (on peut donc appeler ça un aéroport plein pied) donc pas d'escalators, mais...du peuple ! Des gens de partout ! On contrôle vite fait mon petit papier jaune (preuve que je suis vacciné contre la fièvre de cette même couleur) et mon passeport, puis, dans la même pièce, je me dirige vers le tapis roulant. Un malien vient me proposer ses services pour porter mes bagages en contrepartie d'un billet (et oui, je suis blanc), je refuse gentiment en lui expliquant que quelqu'un est là pour moi à l'extérieur. Ce quelqu'un, c'est Papus : un local de 30 ans dont j'avais le contact grâce à Vincent (ces 2 derniers ont tissé un fort lien d'amitié pendant les quelques mois passés ensemble ici l'année dernière) et avec qui nous avions eu quelques conversations téléphoniques avant mon voyage pour régler les quelques formalités de mon arrivée. Je le retrouve donc sur le parvis de l'aéroport, sourire au lèvres. Je ne sais pas si c'est le fait d'être rassuré ou si c'est ce sens si particulier de l'accueil qu'ont les maliens mais je suis moi aussi heureux ! Il flotte étrangement comme un parfum de retrouvailles ! Nous nous dirigeons vers le parking où son pote Drissa nous attend avec la voiture... et là, BIM ! A quelques mètres de nous (2 ou 3) une femme au volant d'une bagnole assez énorme (genre Bentley) pile (s'arrête brusquement) devant un pick-up (et qui dit pick-up dit par-buffles) de la sécurité... Le choc est assez violent bien que les véhicules roulaient à basse vitesse. S'en suit une dispute -dont j'arrive à capter quelques mots français- attirant les badeaux. Bienvenue au Mali !
Nous embarquons à bord de la merco 190 (années 90) de Drissa, mes 2 compères ne mettent pas la ceinture, j'en déduit qu'ici elle n'est pas obligatoire et m'accoude entre les 2 sièges avants pour profiter du mieux possible de ce nouveau pays. Du son malien sort des hauts-parleurs, les fenêtres sont ouvertes (et oui il fait chaud ici), me voilà prêt pour halluciner : déjà, nous sommes sur une large 2 voies et nous roulons à à peu près 60km/h (c'est une route où nous pourrions chatouiller les 130 en France), l'éclairage public n'est pas terrible mais suffit pour que le spectacle qui s'offre à mes yeux me laisse bouche bée. A l'approche des premières habitations, les abords de la chaussée sont peuplés de petits groupes "fesant le grain" devant des logements de fortune (j'ai appris aujourd'hui que quand on "fait le grain" au Mali c'est qu'on se retrouve là, devant les maisons à boire le thé, à discuter, à passer le temps entre amis). Quelques écrans de télévision perforent la nuit, la circulation est assez dense et me paraît, pour tout dire, assez bordélique (mais a l'air de me plaire). A signaler aussi qu'ici, on roule sans casque. Et là, re-BIM ! Non ce n'est pas un accident, ce sont, au milieu d'un carrefour et à quelques mètres de ma vitre de gauche, 2 ânes tirant une charrette ! Aucun doute je ne suis plus en Europe ! Je boue intérieurement, quel dépaysement ! Vive les voyages ! Vive L'Afrique !
Arrivé devant la maison (que Papus m'avait trouvé pour que je sois bien en arrivant) dans laquelle je vais vivre dès à présent et située dans le quartier des 300 logements de Bamako, je salue le gardien Omar puis découvre mon nouveau coloc : Jonathan aka "Jo", un français de 25 ans arrivé ici il y a 5 mois pour en passer 1 en vacances avec sa soeur et une amie (qui sont au passage mes 2 autres colocatrices -absentes pour le moment car en vacances en France-)... Finalement au lieu de remonter dans l'avion pour retrouver maman la République, il décidait de prolonger son visa d'un an !... Je remercie Papus et Drissa. Nous voilà donc tous les 2 et je sirote la première bière qu'il m'offre (et qui ne me fait pas de mal) en écoutant ce qu'est la vie au Mali... Nous faisons bien connaissance (...) 2 heures et 2 ricards plus tard, me voilà au lit, sous ma moustiquaire et ventilo au taquet. Ca y est, j'y suis et j'ai hâte de voir ça en couleurs...

Pour l'instant, je ne sors pas avec l'appareil, j'attends de gagner la confiance des gens pour pouvoir bien travailler. En attendant, voici quelques images de mes lieux de vie :





5 commentaires:

  1. A tu l'ancien alongé tranquille !!
    ça a tous l'air confortable quand meme...

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  2. Trop contente pour toi mon petit Math!!! Profite bien alors! Bisous

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  3. Merci Mathieu pour les moments de partage avec nous; C'est super de nous faire profiter de tes aventures dans les moindres détails, on s'y croirait presque et tu nous donnerais presque envie de te rejoindre. Profites de tout mais prends soin de toi. Ne te presses pas, prends le temps de t'habituer tout doucement à ce nouveau mode de vie et surtout de nourriture.
    Gros gros bisous, nous sommes heureux pour toi.
    Ta maman

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  4. Pas de soucis pour la nourriture, ce n'est pas si différent que chez nous, on mange des légumes frais du marché et un peu de viande. Mon lieu de vie est sympa et grâce à Jo et Papus je rencontre plein de monde !

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  5. Très intéressant de suivre "tes aventures" et de plonger dans un autre monde au fils des phrases...

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