lundi 22 novembre 2010

LA TABASKI

Mercredi 17 novembre.

A la fin du carême on célèbre l'aïd el khebir, 70 jours plus tard c'est la Tabaski et la nouvelle année débute un mois après.
Aujourd'hui c'est le jour de la Tabaski. Cette fête, lors de laquelle le festin est composé du mouton égorgé le matin même, est la plus importante du calendrier musulman. Je suis convié à la célébration de cette journée par la famille de Papus.
A l'approche de ce mercredi, je me suis rendu compte d'une modification dans les activités de chacun : tout doit être mis en oeuvre pour que la fête soit la meilleure possible. Les entraînements de volley sont désertés depuis lundi; les retardataires doivent s'octroyer un mouton, on me répète souvent de faire attention à la moto car en cette période les vols sont fréquents (certaines familles ne peuvent pas payer les 60 000 Fcfa -100 euros- nécessaires pour s'offrir un animal et l'oncle de Papus me confie que pour les enfants, une Tabaski sans mouton c'est un peu comme un Noël sans cadeaux chez les catholiques, la déception peut être importante).
Vous avez donc compris que cette fête est l'équivalent de notre Noël et en voici le déroulement par l'oncle de Papus : "Quelques jours avant, les gens essaient de se procurer le mouton et la veille ils font le marché pour ce qui va être préparé. Au matin de ce jour, vers 8h30, nous allons à la mosquée pour la prière. Les femmes peuvent y aller mais compte tenu du fait que c'est une journée très chargée -sur le plan culinaire- elles ont beaucoup de travail. A la mosquée nous trouvons donc des femmes d'un certain âge qui n'ont pas à cuisiner.
La célébration dure une demie heure pendant laquelle nous faisons deux prières : l'Adallaka est suivi de la prêche de l'imam sur la signification de la journée et le pardon. Les querelles doivent cesser et chacun doit pardonner à son entourage le mal qu'il a pût lui faire pendant l'année mais si celui-ci fût involontaire. Ensuite l'imam égorge son mouton sur la place publique et donne ainsi le coup d'envoi des festivités. Il donne les bénédictions aux gens et chacun rentre chez soi égorger son mouton. Les femmes préparent le repas, les voisins passent pour faire les bénédictions. Après manger, on sort présenter les voeux à la belle famille.
Avant, la fête durait trois jours, à l'heure actuelle et avec la pression, souvent les gens chôment le jour même mais demain vaqueront à leurs occupations : au marché, on ouvrira les boutiques le matin et vers midi/14 heures on rentrera à la maison. Le soir de Tabaski, la fête en boîte de nuit a remplacé le folklore traditionnel. Par exemple à Ségou, il existe un folklore typique que l'on appelle le "Para" composé d'un gros et de plusieurs petits tam-tam. Les gens forment un très grand cercle et dansent en suivant un pas très organisé, c'est vraiment un beau spectacle. Dans les autres pays on trouve d'autres folklores.
Le poids de Tabaski est très très important dans tous les pays musulmans."

Ce 17 novembre restera une date importante pour moi tant cette immersion fût une chose complètement nouvelle dans ma vie. En voici un résumé en images :


La traditionnelle photo de famille avant le sacrifice des moutons.


Les voisines, photo prise par Papus.


En général les enfants récupèrent les testicules, les font griller et les mangent.


La préparation du repas.


Papus et sa maman.




Lavage des mains avant le repas.


Pendant le repas, hommes et femmes sont séparés.


Le thé.



Le "grin".

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